Interview de Benjamin Broustey, Alter-Habitat

benjamin-brousteyOriginaire de la région Poitou Charente, Benjamin Broustey vivait jusqu'en 2008 dans le sud Est de la France. Avec sa compagne, ils ont voulu changer de vie

avec pour motivation : « le retour à la terre pour vivre de manière plus autonome, éloignée de la société de consommation », confie-t-il.

Très vite, le milieu rural est apparu comme une évidence pour Benjamin qui voulait « produire sa nourriture, son énergie, recréer du lien social » et « autoconstruire son habitat, respectueux de l'environnement ».

Le choix du Pays Périgord Vert

Pour choisir son lieu d'implantation, Benjamin a d'abord classé les différents départements français en fonction de critères environnementaux, pour bâtir son propre état des lieux de la préservation environnementale (proximité de centrale nucléaire, agriculture intensive...).

Quatre départements ont pu être identifiés à partir de ces indicateurs : la Creuse, la Dordogne, la Corrèze et le Cantal. Dès lors, ce sont des critères économiques et notamment le prix du foncier, ainsi que l'attractivité du territoire qui sont entrés en compte : « Nous voulions être situés à moins d'une heure d'une ville importante », déclare Benjamin.

L'écocentre un déclencheur

Construire soi-même son logement en adoptant les principes et techniques de l'écoconstruction, et en utilisant des matériaux locaux était l'objectif de Benjamin.

Pour ce faire, il a dû acquérir les compétences nécessaires et s'entourer de professionnels capables de répondre à ces attentes. C'est en effectuant des recherches que Benjamin a identifié un organisme dédié à l'écoconstruction : l'écocentre du Périgord, situé à Saint-Pierre-de-Frugie.

La présence de cette ressource sur le territoire et la possibilité de suivre des formations aux techniques de construction écologiques ont été déterminantes dans son choix d'implantation.

Lors d'une visite de l'écocentre et de son espace de démonstration, Benjamin et sa compagne en ont profité pour découvrir les attraits du territoire, « Nous avons alors été séduits par Jumilhac le grand : sa beauté, ses paysages son patrimoine », précise-t-il.

Ainsi, c'est dans un hameau situé à l'est de Jumilhac, où l'opportunité d'acquérir un terrain s'est présentée, que le couple a décidé de s'installer.

L'autoconstruction de son habitat

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Pour la construction de sa maison, Benjamin a opté pour une ossature bois avec une isolation paille, un chauffage assuré par un poêle à bois à inertie, des toilettes sèches et un assainissement collectif.

Les travaux ont débuté en 2008, Benjamin a réalisé « 80% des travaux seul », mais il a également pu compter sur l'aide ponctuelle d'amis.

Pour acquérir les différents matériaux utiles à sa construction, Benjamin s'est approvisionné localement en prélevant la terre argileuse de son terrain, en se fournissant auprès de scieries pour le bois et d'agriculteurs pour la paille.

Des matériaux de récupération ont également été employés, notamment pour l'auto construction du poêle à bois à inertie, où « un bidon de fioul, un ancien chauffe-eau, et des briques » ont été récupérés déclare Benjamin.

Débutée en 2008, l'autoconstruction de son logement s'est achevée en 2012.

« Ce délai pour achever les travaux s'explique par le manque de temps », précise Benjamin. En effet, en 2010, il a décidé de créer son entreprise.

La création d'un bureau d'étude spécialisée dans l'assainissement écologique

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Auparavant, Benjamin était salarié dans une entreprise de bateaux de plaisance. Trouver un emploi en Périgord Vert s'est présenté comme une difficulté : « le marché de l'emploi est très limité », confie Benjamin.

Très vite, c'est vers l'entrepreneuriat qu'il s'est tourné, pour valoriser les compétences et l'expérience acquise lors des formations suivies à l'écocentre et de l'autoconstruction de sa maison.

« L'eau est une ressource rare et menacée » et « l'enjeu de société qu'elle représente m'intéressait particulièrement », confie Benjamin.

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Cet intérêt marqué pour la problématique de l'eau a été l'élément déclencheur pour Benjamin qui a créé en 2010 son bureau d'étude pour concevoir et réaliser des assainissements écologiques avec des plantes (phytoépuration).

À la fois respectueuse de l'environnement et durable (l'installation est prévue pour la durée de vie de l'habitation), la phytoépuration presente l'avantage d'être autonome, efficace et esthétique.

« Autrefois adressé à une clientèle alternative, ce type d'assainissement se démocratise auprès d'un plus large public » précise Benjamin.


assainissement-phytoepurationmSon activité consiste donc à créer les plans, effectuer les relevés de terrains, dimensionner les installations, suivre les travaux, et s'assurer de leur bon fonctionnement dans le temps.

Rattaché au réseau Aquatiris, Benjamin exerce son activité en tant qu'auto-entrepreneur et bénéficie d'un réseau de partenaires agréés pour réaliser les travaux.

En parallèle, il propose des services d'étude et de diffusion de toilettes sèches, d'aide à l'écoconstruction pour les personnes qui mènent un projet.

Il dispense également des cours au sein même de l'écocentre. Il y enseigne notamment la permaculture, y compris jusque sur l'île de la Réunion, où il ira dispenser un stage dans ce domaine en octobre 2014. C'est d'ailleurs dans le domaine de la permaculture qu'il s'est spécialisé. Devenu designer professionnel dans ce domaine, il l'expérimente sur son site de La Goursaline, organise des formations et se déplace pour des missions de conception et de planification de lieux de vie durables en France et à l’étranger.

Aujourd'hui, Benjamin déclare « être satisfait de l'accueil de la population » et heureux d'avoir pu atteindre ses objectifs personnels.

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